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Tatiana De Barelli

Tatiana De Barelli

Qu’est-ce que « humaniser la terre » ? C’est aimer la réalité que tu construis.

Silo

Cette phrase de Silo, penseur argentin, est un aphorisme qui m’aide beaucoup. Parce que l’amour est tellement l’essentiel pour donner sens à ce que l’on fait, que agir dans le monde réel est un impératif, et que c’est une construction soignée, progressive, avec les autres.

Françoise Dolto

Spontanément je parlerais de Françoise Dolto, qui a su découvrir que « tout est langage » et écouter véritablement l’enfant, jusqu’à sa plus intime racine afin de l’aider à dépasser sa souffrance. Elle a également contribué à de nombreux projets d’écoles et de lieux d’accueil. C’est un modèle pour moi, en tant que femme, maman et psychanalyste.

Biographie

En quelques mots …
Après avoir travaillé aux éditions du Lombard, puis comme hôtesse de l’air à la Sabena, puis ouvert un restaurant latino avec mon mari, je me passionne pour l’écriture manuscrite et deviens graphologue. Pendant plus de 20 ans, j’exerce avec bonheur dans le cadre des Ressources Humaines. En parallèle, devenue maman, je collabore comme volontaire dans des projets d’éducation humaniste, dont une maison de vacances, la « Potion Magique »  (car chacun, petits et grands, vient avec « ses » ingrédients pour former, ensemble et à chaque fois, une potion magique). En 1995, j’y rencontre une enseignante de troisième primaire qui me propose de mettre la graphologie au service de son projet d’une classe non-violente. Je découvre alors que l’écriture des élèves, même à 8 ans est déjà révélatrice et permet de  comprendre leur intériorité, cerner leur potentiel, leurs difficultés aussi. Partager cette approche avec l’enseignante l’aide à valoriser les singularités et qualités de chacun. La collaboration est un succès et je décide d’orienter ma profession vers les enfants.
Je me forme alors auprès de spécialistes de l’écriture de l’enfant en France, en Italie et au Québec tout en reprenant des études de Sciences de l’Éducation à l’Université de Bruxelles. Je participe ensuite à la création d’une école de graphothérapie à Bruxelles.
En 2008, je suis psychopédagogue, graphologue et graphothérapeute. Comme on ne s’éduque pas tout seul, je fonde l’asbl Educ’Art dont le slogan est « lorsque l’éducation devient un art ». L’objectif est de proposer des pratiques pédagogiques innovantes et bienveillantes, en réponse à un échec scolaire persistant. Les pratiques artistiques s’invitent naturellement, soutenues par les apports des neurosciences au service du pédagogique. La voie royale reste, bien sûr, l’écriture manuscrite !
Educ’Art, devient aussi un centre de consultations à Bruxelles, avec une équipe multidisciplinaire : neuropsychologues, logopèdes, graphothérapeutes et coach scolaire.
En 2017, avec l’asbl, nous coordonnons un projet Erasmus « Art & Apprentissage », plus précisément sur les liens entre la musique et les apprentissages. Avec des partenaires belges, français et espagnols, nous proposons de « musicaliser l’éducation ».  L’expérience dans les trois pays montre l’intérêt extraordinaire en faveur des apprentissages mais aussi les résistances incroyables d’un système éducatif tellement verrouillé !!! Le projet continue aujourd’hui dans les écoles, auprès des musiciens et des thérapeutes grâce à un matériel, des publications et des vidéos laissés en libre accès sur le site  www.aaerasmus.educart.be.
Aujourd’hui, j’aime suivre les projets dans les écoles, soit autour de l’artistique en lien avec les apprentissages, soit autour de l’écriture, en tant que « culture de l’écrit » dans sa dimension multiple : corporelle, émotionnelle, intellectuelle, relationnelle. Basée en Belgique, je continue à m’investir en Europe, Afrique et Amérique Latine.
Comme thérapeute, je tente toujours de travailler avec l’élève, en dialogue avec la maison, l’école et les autres thérapeutes. C’est d’ailleurs l’origine de mon livre « Écrire, encore et « en Corps » (2024) réalisé avec le pertinent duo d’Atzéo que je remercie !

Souvenir pédagogique

En consultation, j’utilise de plus en plus la musique puisque toute activité motrice accompagnée de l’auditif renforce les deux modalités. Je me rappelle de Jules, 9 ans, qui n’arrivait pas à former ses « r ». Il  a pu passer de l’espèce de courbe pâteuse et illisible à une forme précise de trois petits traits en les musicalisant sur trois notes : ti, ti, ti (do-mi-sol…). Trop sympa !!

Photo prise par l’auteur

Tous les enfants sont « nos » enfants !
Une image parmi tant d’autres prise lors d’un stage créatif Educ’Art. Ces stages accueillent tous les enfants – « dys-férents » bienvenus –  et se déroulent dans un lieu de nature et d’art (FelixArt Museum). La relation qui se tisse entre tous, enfants comme adultes est à chaque fois une démonstration émouvante de notre humanité.

Stage Imagine Educ'Art

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