Denis Gérard
Biographie
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu enseigner… alors qu’étonnamment, au fur et à mesure de ma scolarité, j’aimais de moins en moins l’école. Mais je ne suis pas certain que ce paradoxe apparent en soit un à bien y réfléchir : l’Ecole et l’amour de l’apprentissage sont parfois des choses si éloignées. Au fil de mes années d’écolier j’ai pu construire progressivement mon identité professionnelle. D’une part grâce à tout ce que je vivais comme absurdité, incohérence, violence et que je me jurais de ne pas reproduire. Et puis par de magnifiques maitres et maitresses aussi, il faut le dire : ces enseignants inspirants qui m’ont aidé à traverser cet océan scolaire qui semble infini lorsqu’on est jeune, qui vous rendent confiance en vous, qui donnent du sens à ce que vous faites.
Je me suis donc dirigé vers des études d’instituteur primaire. Un rôle que j’ai mené durant 23 années en milieu rural dans des classes multiâges, dont les 10 dernières en tant que directeur avec classe dans une toute petite école.
Après un bref passage par le Conseil pédagogique et suite à un master en sciences de l’éducation en poche, j’ai rejoint depuis 2018 l’Hénallux Bastogne où j’accompagne les futurs enseignants dans leur formation en qualité de M.A. en méthodologie et pédagogie.
Convaincu que l’on est plus riche de ce que l’on donne que de ce que l’on reçoit, je pense que le cœur de notre métier reste la passion généreuse.
Souvenir pédagogique
Valentin, cet élève pour qui l’école était un monde incompréhensible, que l’on aurait facilement pu juger « perdu », le stéréotype même du cancre. Lorsqu’à 21 ans il m’envoie par Messenger la photo du petit mot que je lui ai remis 9 ans plus tôt, lorsqu’il a quitté notre école. Il m’exprimait (dans une orthographe désastreuse, certes, mais qui donnait à son message plus de valeur encore) que dès qu’il avait un « coup de mou » il relisait ce petit mot et que cela lui rendait confiance en lui. J’ai pris ce jour-là pleinement conscience de l’importance de chacune des toutes petites actions de notre métier.
Titre ou personnage de livre
« Quand les profs aiment les élèves » de Mael Virat
Parce que si l’on oublie la relation on perd tout.